XIV
L'averse de cartes.

Oh ma MËre, chËre ! Que se passe-t-il par lý ? et qu'arrive-t-il ý Alice ?
C'est bon, je vais tout vous dire, de mon mieux. Voici la maniËre dont finit le procËs : le Roi voulait que le jury dÈclar’t si le Valet de Coeur Ètait coupable ou non coupable -autrement dit, il devait dÈclarer si le Valet avait volÈ les tartes, ou bien si quelqu'un d'autre les avait prises. Mais la mÈchante Reine voulait seulement que l'on dÈcid’t son ch’timent. Ce n'Ètait pas juste, n'est-ce pas ? Car, ý supposer qu'il n'ešt jamais pris les tartes, alors, naturellement, il n'y avait pas ý le punir. Aimeriez-vous que l'on vous punisse pour quelque chose que vous n'auriez pas fait ?
Alice donc s'Ècria : ´ Fadaises que tout cela ! ª
Et la Reine dit : ´ Qu'on lui tranche la tÍte ! ª (Exactement ce qu'elle disait toujours, quand elle Ètait en colËre.)
Et Alice rÈpliqua : ´ Qui fait attention ý ce que vous dites ? Vous n'Ítes qu'un paquet de cartes! ª
Et toutes entrËrent dans une grande colËre, et elles prirent leur envol dans les airs, et elles vinrent toutes retomber sur Alice, comme une averse de pluie.
Je crois que vous ne devinerez jamais ce qui arriva ensuite. Il arriva qu'Alice s'Èveilla de son drÙle de rÍve. Et elle dÈcouvrit que les cartes Ètaient seulement quelques feuilles tombÈes de l'arbre, et que le vent avait soufflÈes contre son visage.
Ne serait-ce pas une chose agrÈable que de faire un drÙle de rÍve, tout comme Alice ?
Voici la meilleure faÁon de procÈder. D'abord, s'Ètendre sous un arbre, et attendre qu'un Lapin Blanc passe par lý, une montre ý la main ; ensuite, fermer les yeux et se prendre pour la chËre petite Alice.
Au revoir, chËre Alice, au revoir.

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